Préliminaires : pour ne pas répéter inutilement l'information, on peut commencer par lire Non à la privatisation du domaine public par la Bibliothèque nationale de France ! sur Savoirs Com1 ainsi que La privatisation du domaine public à la BnF, symptôme d’un désarroi stratégique chez :: S.I.Lex ::.

En quelques mots, ces accords conduisent à accorder à un partenaire privé une exclusivité d'exploitation commerciale des fonds numérisés, que ne seront pendant dix ans accessibles que sur abonnement ou sur place, à la BnF. Une partie de l'absurde de la situation réside dans le fait que les institutions payant l'abonnement sont elles-mêmes des institutions publiques. Cela donne l'image d'un État prêt à payer une marge à un prestataire extérieur pour transférer sans l'afficher des ressources d'un poste (les universités) à un autre (la BnF).

Ajoutons que dans cette histoire, les universités de province sont à nouveau pénalisées. Nombre de leurs chercheurs en lettres habitent à Paris, faute de trouver les ressources documentaires nécessaires ailleurs. La restriction d'accès en local ne va qu'accentuer ce phénomène (et avantager encore plus les universités parisiennes), alors même que la BnF doit faire face à une sur-fréquentation de ses salles de recherche.

Mis à part l'objet de mon précédent billet, je n'ai pas grand-chose à ajouter au billet de :: S.I.Lex ::. Une chose, cependant : là où certains points me touchent comme économiquement absurdes, cette privatisation du domaine publique fait en plus vibrer chez moi une corde morale, et me choque comme quelque chose de profondément néfaste.