Je notais en premier lieu le prix anormalement élevé de la version électronique chez un des deux libraires en ligne que j'avais consultés. Flammarion m'assure qu'il s'agissait d'une erreur dans la récupération des flux de données par le libraire en question, et que si j'avais effectivement passé la commande, j'aurais eu la bonne surprise de voir apparaître le prix normal : 7€, au niveau de celui du livre de poche. Flammarion assure par ailleurs implémenter d'ores et déjà un prix unique pour ses livres numériques, en plus de sa politique de vente des epub au prix des livres de poche (quand ceux-ci existent, j'imagine).
Concernant les problèmes de typographie, Flammarion me dit que les fines insécables (les espaces devant précéder les ponctuations doubles en bonne typographie française) n'existent pas en epub, mais étaient quand même implémentées par leur logiciel de lecture, ce qui les a empêché de repérer le problème. On retrouve malheureusement là un problème qui n'était que trop courant aux premiers temps du Web : l'absence de conscience du fait qu'un produit doit être testé sur plusieurs plates-formes, de préférence les plus spartiates en termes de ressources annexes (polices installées, puissance du processeur, etc). Cela demande un surcroît de travail aux éditeurs, du moins en attendant l'émergence d'un standard suffisant (epub3 a l'air un bon candidat) bien respecté par l'ensemble des plates-formes de lecture.
Enfin, Flammarion de dit que la mise en place d'une table des matière plus riche ainsi qu'une plus grande interactivité font partie de leur projet futurs. Ils tâchent pour l'instant de parfaire la simple transposition à l'identique d'un livre papier, ce qui est encore très nouveau pour eux.
À la lecture ce cette dernière partie, je m'interroge (honnêtement, je ne connais pas grand-chose à cette partie du processus de fabrication) sur les technologies utilisées dans l'édition grand public. Ce n'est en effet pas la première fois qu'un grand éditeur fait état des difficultés à produire un fichier informatique présentant une interactivité minimale (notes, références, index). Je m'en étonne à chaque fois, venant d'un domaine où des amateurs (les chercheurs) produisent des documents où toutes les notes, tables, sommaires et autres entrées d'index peuvent produire des hyperliens. Ma thèse en est un exemple, encore que fort simple par rapport à ce que j'ai fait pour la thèse de ma femme (index multiples, par exemple). Les habitués reconnaîtront l'emploi du formateur de texte LaTeX augmenté du paquet hyperref. Peut-être le livre numérique va-t-il obliger les éditeurs à une amélioration substantielle des logiciels qu'ils emploient.