Portrait de la librairie de demain (en tout cas celle qui a une chance de survie) : “small, quiet spaces cocooned with books; larger spaces where one can dwell and read; other larger but still intimate spaces where one can hear talks from authors about books, literature, science, travel and cookery." (Alex Lifschutz, architecte).

Nous disions donc : des endroits pour s'asseoir et lire, boire un café ou discuter. Et aussi un vrai lieu culturel, proposant concerts, films et rencontres. Tout cela pouvant se valoriser par une structure de club, auquel seule l'appartenance donne accès aux salles de lecture, films et concerts (cela marche d'autant mieux que le club n'est pas limité à une seule librairie mais tisse un réseau).

Sur les livres eux-mêmes, il paraît évident qu'il faut cesser la segmentation du marché : livres physiques neufs ou d'occasion, impression à la demande, livres numériques, livres enrichis, tout cela doit pouvoir se trouver aisément au même endroit, quel que soit le support (tablette, liseuse, téléphone, papier).

Naturellement, tout cela animé par des personnels connaissant bien leur rayons, et qui ne vous prennent pas de haut si vous avez le malheur d'aimer un auteur qu'ils ne connaissent, n'apprécient ou pire, n'ont pas.

À en croire mes expériences récentes dans les librairies parisiennes, il y a du boulot. Et je ne me fais pas d'illusions : pour de pures contraintes d'espace et de capacité à investir, cela condamne une bonne moitié des librairies existantes, qui n'ont juste pas les moyens d'avoir assez de place pour proposer ces services.