Portrait de la librairie de demain (en tout cas celle qui a une chance de survie) : “small, quiet spaces cocooned with books; larger spaces where one can dwell and read; other larger but still intimate spaces where one can hear talks from authors about books, literature, science, travel and cookery." (Alex Lifschutz, architecte).
Nous disions donc : des endroits pour s'asseoir et lire, boire un café ou discuter. Et aussi un vrai lieu culturel, proposant concerts, films et rencontres. Tout cela pouvant se valoriser par une structure de club, auquel seule l'appartenance donne accès aux salles de lecture, films et concerts (cela marche d'autant mieux que le club n'est pas limité à une seule librairie mais tisse un réseau).
Sur les livres eux-mêmes, il paraît évident qu'il faut cesser la segmentation du marché : livres physiques neufs ou d'occasion, impression à la demande, livres numériques, livres enrichis, tout cela doit pouvoir se trouver aisément au même endroit, quel que soit le support (tablette, liseuse, téléphone, papier).
Naturellement, tout cela animé par des personnels connaissant bien leur rayons, et qui ne vous prennent pas de haut si vous avez le malheur d'aimer un auteur qu'ils ne connaissent, n'apprécient ou pire, n'ont pas.
À en croire mes expériences récentes dans les librairies parisiennes, il y a du boulot. Et je ne me fais pas d'illusions : pour de pures contraintes d'espace et de capacité à investir, cela condamne une bonne moitié des librairies existantes, qui n'ont juste pas les moyens d'avoir assez de place pour proposer ces services.
3 réactions
1 De Moggio - 28/02/2013, 16:16
Merci pour l'info. En effet, pas facile de penser que ça marchera beaucoup. Y'a eu ce rapport l'année dernière (http://www.syndicat-librairie.fr/im...) et un autre semble prévu pour bientôt avec le nouveau gouvernement... Sur ce sujet, j'ai l'impression qu'il s'agit bien souvent (et qu'il s'agira ?) de faire payer au citoyen contribuable ce que ce même citoyen semble apparemment refuser de payer en tant que client.
2 De Un profane - 01/03/2013, 10:34
"il paraît évident qu'il faut cesser la segmentation du marché "
C'est peut-être vrai (je n'en sais rien) mais nullement "évident" pour le profane !
Si je puis faire une suggestion aux libraires qui verront ce commentaire, un "plus" que peut apporter la librairie physique par rapport à celles en ligne, ce serait de conserver et proposer en consultation les suppléments littéraires en papier des grands quotidiens (Monde, Figaro, Libé) ou autres hebdomadaires spécialisés. Les lois sur le copyright le leur permettent (enfin j'espère) tout en l'interdisant à leurs concurrents internet -voilà un avantage dont ils auraient tort de ne pas tirer profit.
3 De Mathieu P. - 01/03/2013, 11:09
Sur la segmentation : l'idée est que le client potentiel, aujourd'hui, cherche un titre, pas un format spécifique. Or, la plupart des librairies ne proposent que (au mieux) deux formats physiques (le neuf, broché ou poche), là où Amazon propose en plus l'occasion, le numérique et l'impression à la demande. Sans compter les versions dans les autres langues. Les libraires s'entêtent à ne servir qu'une part en récession du marché des livres.