J'ai depuis un certain temps un billet en préparation expliquant ce qu'est un stress test, mais comme il risque de rester dans les brouillons un temps certain, je vous invite à aller lire la synthèse de l'ACP ainsi que le rapport, plus détaillé, du FMI.

Les conclusions essentielles sont :

  • Le système financier est globalement robuste, mais reste trop dépendant des financements de court terme.
  • La supervision des banques est de très bonne qualité, mais pourrait encore gagner en crédibilité en étant plus indépendante du pouvoir politique et plus transparente dans ses décisions.
  • Les banques françaises publient beaucoup d'informations dans le cadre de leur obligation réglementaire de transparence, mais ne sont pas encore au niveau des meilleures pratiques internationales.

La note de l'ACP a une forte dimension pédagogique. Elle permet de balayer les fonctions d'un stress test réglementaire. Elle illustre bien les deux aspects, bottom-up et top-down de l'exercice, et souligne les principales difficultés à définir chacun de ces deux exercices.

Je regrette un peu que ni l'un ni l'autre des rapports ne donne accès à l'intégralité des instructions données aux banques. Un tel accès permettrait en effet de mieux cerner les limites de l'exercice. Le scénario comprenait en effet des hypothèses contraignantes sur l'évolution du bilan des banques. Le gain en comparabilité est certain, mais on perd une large part de la capacité de réaction idiosyncratique de chaque établissement (un point d'ailleurs souligné dans la synthèse de l'ACP, section 1.2.4, p. 6).

Je ne trouve pas non plus l'intégralité des scénarios, ce qui est dommage : là où une banque peut calibrer ses scénarios internes de manière à stresser l'ensemble de ses expositions, il est difficile de construire un scénario commun qui stresse de manière parfaitement équivalente des établissements aux activités et à la diversification géographique très contrastées. Cette difficulté biaise vraisemblablement une partie des résultats.

Bref, si j'avais un souhait, ce serait que le processus lui-même soit plus transparent, afin de pouvoir mieux en interpréter les résultats.