En effet, d'après Jean Arthuis et Philippe Marini, « Maintenir un taux normal de TVA c’est prendre le risque de voir se développer les libraires électroniques hors de France, dans les pays, comme le Luxembourg, où la fiscalité appliquée est plus faible ». Soit. Sauf que dans le même temps, les mêmes sénateurs ont adopté un prix unique du livre numérique qui soit interdit de vendre en France des livres à un prix (TTC) différent de celui fixé par l'éditeur, soit tombe dans la même ornière, à savoir l'incitation au développement de librairies électroniques hors du territoire et de préférence dans des pays où il sera difficile de faire pression. Il y a donc un problème de cohérence certain.

Les deux mesures étaient bien évidemment réclamées par les éditeurs. À ce point, je me demande s'il faut voir cette déclaration comme un aveu à l'avance de l'inefficacité du prix unique du livre numérique dans la mesure où la possibilité de librairies situées hors de son périmètre ne semble pas pouvoir être exclue.