Les billets concernés sont celui-ci et cette réponse.
Sans souscrire à toutes les idées du premier, il me semble bien que la librairie va devoir soit continuer à se barricader derrière des montagnes de plus en plus indéfendables de législation protectionniste, soit trouver d'autres sources de recettes que la présentation de livres et le conseil. La force de cet article est de donner quelques pistes intéressantes, et de faire la part des inquiétude sur l'avenir des libraires et du pur conservatisme qui semble, malheureusement, avoir cours un peu partout à ce sujet. Un petit élément de contexte : la structure à but non-lucratif est déjà largement dominante dans le domaine de la culture aux États-Unis, où elle fait la preuve d'une certaine efficacité, particulièrement quant il s'agit de trouver un financement mixte à une activité présentant des aspects de biens public (voir le chapitre à ce sujet dans Creative Industries de Richard Caves).
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1 De Moggio - 08/12/2009, 22:42
Merci à votre lecteur pour cet article de Clay Shirky que j'ai bien aimé. C'est clair, bien écrit, lucide et plutôt pertinent, non ? La question est bien celle d'un nombre suffisant de "patrons" - pour reprendre le terme anglais que je trouve bien approprié (à la fois clients, mécènes et/ou parrains (au sens de "sponsors")) - pour que la librairie du coin reste ouverte et continue d'offrir sa diversité de services plus ou moins traditionnels chaque semaine et ce, sans nécessairement être une structure à but lucratif. Autrement dit, cette offre continuera d'exister s'il y a une demande (multiforme) en face (désolé pour le truisme) ; et, s'il n'y en a pas, bah, tant pis !, serais-je tenté de dire... Je crois que cette évidence n'est pas très originale et surtout qu'elle ne s'applique pas dans le domaine culturel aux seules librairies. Tout équipement culturel a besoin de cette demande multiforme pour continuer d'offrir son ou ses services culturels, multiforme au sens où la demande peut ne pas être seulement constituée de la demande de clients ou visiteurs "privés" mais aussi de celle de mécènes et de parrains d'ailleurs pas forcément clients ou visiteurs "privés" (dans un des chapitres du Handbook Vol.1 de Ginsburgh et Throsby, D. Netzer, je crois, explique que la demande hors marché pour les équipements culturels aux États-Unis pourrait être estimée par le volume des dons annuels de type "mécénat" de la part de particuliers, d'entreprises et de fondations). On peut d'ailleurs à ce sujet apprécier dans le texte de Shirky le fait que, sauf erreur, il n'évoque aucun dispositif d'intervention publique ou parapublique directe pour aider les librairies, préférant peut-être une intervention de type indirect par l'intermédiaire d'incitations fiscales aux dons philanthropiques laissant vraisemblablement plus de "contrôle" et de "liberté de choix" aux donateurs potentiels, relativement à un système plus franco-français privilégiant l'intervention directe pour laquelle les préférences des contribuables ne peuvent s'exprimer, disons, que de manière "imparfaite" dans l'urne électorale au moment du choix de leurs représentants (désolé si je ne suis pas clair...).