Comme Gizmo annonce la couleur (il faut quand même aller à la fin du premier billet pour avoir la réponse), je m'autorise à anticiper peut-être sur son prochain billet en rappelant la position de la Fédération bancaire française : c'est une mauvaise idée.

De fait, les Livrets réglementés sont en forte croissance, alors que les montants déposés ne peuvent pas être utilisés par les banques pour prêter (le Livret A doit financer le logement social qui, si je ne m'abuse souffre plus d'un problème de volonté politique d'en construire que d'un manque de fonds) et assez peu pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires en termes de liquidité des banques (ce sont des produits liquides pour les épargnants, donc ne fournissant que peu de liquidités aux banques).

Plus généralement, la rencontre de l'injonction de prêter pour relancer l'économie (et encore faudrait-il qu'il y ait une demande pour cela : des banques ayant des liquidités ont du mal à trouver des emprunteurs) et l'exigence de liquidité se heurte en France au ciseau formé par les livrets réglementés d'une part et les assurances-vie d'autre part (qui partent dans les filiales d'assurances, que les banques ne peuvent pas entièrement consolider dans leurs fonds propres). Pour des raisons fiscales, donc, les banques françaises se trouvent prises dans une double contrainte qui limite leur capacité à attirer l'épargne de long terme. Il y a sans doute un chantier d'ampleur à mener sur les interactions entre la fiscalité de l'épargne et la robustesse du système financier qui en découle. Ce que je dis n'a d'ailleurs rien de nouveau, mais s'invite à nouveau à l'occasion de ce relèvement.