Remarque n°1 : la librairie est un lieu de vie

Les libraires français répètent à l'envie qu'ils sont un lieu d'animation culturelle. Soit. Seulement, dans les librairies américaines, il y a des chaises (confortables) où on peut s'asseoir pour lire. Manifestement, on peut y lire plus de dix minutes sans se faire fusiller du regard, et on peut même y discuter sans se faire mettre dehors.

Remarque n°2 : la librairie est un lieu de travail

Figurez-vous qu'en plus des chaises, il y a aussi des tables, des prises (quand c'est possible), et une connexion Internet sans fil, ce qui permet d'y travailler un peu. Pourquoi offrir cela ? Précisément, semble-t-il pour que la librairie soit effectivement plus qu'un lieu où on vend des livres. Et justement...

Remarque n°3 : la librairie ne vend pas que des livres

Le modèle auquel se réfère l'auteur du billet est manifestement celui du café-librairie, qui existe déjà en France dans sa version manga. D'après ce qu'en dit l'article, l'activité café n'est pas accessoire, puisque c'est sur celle-ci que se fait la plus grosse marge. Ce qui explique aussi, naturellement, les tables et les chaises (on imagine aisément qu'on préfère éviter que les gens ne se baladent dans les rayons avec leur café à la main). Dans le billet suivant du même blog (que je vous encourage à lire), l'auteur parle également de restauration légère. L'auteur continue en parlant des produits complémentaires : quelques CD choisis à côté des livres sur la musique, quelques DVD à côté des romans récemment adaptés, quelques figurines à côté des rayons manga et comics.

Je crois que vous avez compris l'idée : à lire ce billet, on se dit que la remarque de l'auteur est juste. Les livres ne sont plus le produit de prestige qu'ils étaient à une époque. On les trouve dans les supermarchés, et on les passe à la caisse entre la salade et la lessive. Plutôt de s'accrocher à une gloire passée, ne serait-il pas possible d'en prendre acte, en mettant en avant que l'avantage d'une librairie sur un supermarché, c'est le libraire et le confort ? Évidemment, cela vaut aussi dire que le modèle français de la micro-librairie indépendante doit faire place à celle de lieux culturels un peu plus larges. Ce qui n'est pas forcément un mal si on veut bien considérer que les livres ne sont pas l'alpha et l'oméga de la culture.