Notes d'un économiste - Mot-clé - Livre - Commentaires2021-05-21T15:18:09+02:00Mathieu Peronaurn:md5:939382452da12601e54815d01228196fDotclearNote de lecture: Petite Poucette, par Michel Serres - Moggiourn:md5:1301aadfe8606b3bc4f30488ea92204f2015-05-03T19:00:31+02:002015-05-05T10:15:11+02:00Moggio<p>Pour information, cet autre avis critique sur le livre en question, par l'économiste Michel Volle : <a href="http://michelvolle.blogspot.fr/2013/08/michel-serres-petite-poucette-le.html" title="http://michelvolle.blogspot.fr/2013/08/michel-serres-petite-poucette-le.html" rel="ugc nofollow">http://michelvolle.blogspot.fr/2013...</a></p>Note de lecture: Petite Poucette, par Michel Serres - Anneurn:md5:3472b38aaa5b8dbc7a3f6b2032223f212015-03-31T17:28:53+02:002015-04-03T12:36:56+02:00Anne<p>Juste une (petite) correction : il me semble abusif de rassembler Michel Serres (1930) et Alain Finkielkraut (1949) dans le "même âge"…</p>
<p><strong>MP: De fait, I stand corrected (et cette précision n'est pas à l'avantage d'A. F.).</strong></p>La spécialisation, avenir des librairies ? - Moggiourn:md5:6e3213a03ea84c75daabc113f36aa0f92014-04-07T22:09:14+02:002014-04-07T21:09:14+02:00Moggio<p>Un peu hors sujet par rapport à votre billet mais pas trop non plus ! : <a href="http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/04/03/internet-bouc-emissaire-du-marche-du-livre_4395206_3234.html" title="http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/04/03/internet-bouc-emissaire-du-marche-du-livre_4395206_3234.html" rel="ugc nofollow">http://www.lemonde.fr/economie/arti...</a></p>L'avenir des librairies - Mathieu P.urn:md5:a2b1c19ae89b9263fbb518c01130d8522013-03-01T11:09:54+01:002013-03-06T13:34:20+01:00Mathieu P.<p>Sur la segmentation : l'idée est que le client potentiel, aujourd'hui, cherche un titre, pas un format spécifique. Or, la plupart des librairies ne proposent que (au mieux) deux formats physiques (le neuf, broché ou poche), là où Amazon propose en plus l'occasion, le numérique et l'impression à la demande. Sans compter les versions dans les autres langues. Les libraires s'entêtent à ne servir qu'une part en récession du marché des livres. </p>L'avenir des librairies - Un profaneurn:md5:b4fe9c535385d82fdec766738acc8af42013-03-01T10:34:30+01:002013-03-01T11:06:04+01:00Un profane<p>"il paraît évident qu'il faut cesser la segmentation du marché "</p>
<p>C'est peut-être vrai (je n'en sais rien) mais nullement "évident" pour le profane !</p>
<p>Si je puis faire une suggestion aux libraires qui verront ce commentaire, un "plus" que peut apporter la librairie physique par rapport à celles en ligne, ce serait de conserver et proposer en consultation les suppléments littéraires en papier des grands quotidiens (Monde, Figaro, Libé) ou autres hebdomadaires spécialisés. Les lois sur le copyright le leur permettent (enfin j'espère) tout en l'interdisant à leurs concurrents internet -voilà un avantage dont ils auraient tort de ne pas tirer profit.</p>L'avenir des librairies - Moggiourn:md5:10a584716982f6c538be60f3ebdb75142013-02-28T16:16:38+01:002013-02-28T17:29:57+01:00Moggio<p>Merci pour l'info. En effet, pas facile de penser que ça marchera beaucoup. Y'a eu ce rapport l'année dernière (<a href="http://www.syndicat-librairie.fr/images/documents/rapport_mission_avenir_de_la_librairie_15_mars.pdf" title="http://www.syndicat-librairie.fr/images/documents/rapport_mission_avenir_de_la_librairie_15_mars.pdf" rel="ugc nofollow">http://www.syndicat-librairie.fr/im...</a>) et un autre semble prévu pour bientôt avec le nouveau gouvernement... Sur ce sujet, j'ai l'impression qu'il s'agit bien souvent (et qu'il s'agira ?) de faire payer au citoyen contribuable ce que ce même citoyen semble apparemment refuser de payer en tant que client.</p>Sexisme et échec de marché - Mathieu P.urn:md5:46332e0324af00b7839d4fe561440fb42012-08-27T12:15:38+02:002012-08-27T11:15:38+02:00Mathieu P.<p>@Denis : je te conseille vivement la lecture du livre de Richard Caves, <em>Creative Industries</em>. Il documente en détail le fait que si la non-hiérarchisation en caractéristiques observables est un trait déterminant des biens culturels, il existe systématiquement au sein de ces marchés une hiérarchisation qualitative forte, ce qu'il appelle A List/B List. Pour reprendre ton exemple, il est difficile de hiérarchiser deux vins d'exception, mais il y aura consensus sur leur supériorité par rapport à un Côtes du Rhône. Tu prends comme paradigme du consommateur un amateur éclairé disposant de ressources financières importantes. C'est effectivement un terrain d'enquête intéressant, mais ne dit pas grand'chose sur le fonctionnement de ce qui est un marché de masse. </p>
<p>Par ailleurs, la dynamique de co-création que tu décris n'est pas vraiment spécifique au marché des comics. Elle existe, à des degrés divers, dans la plupart des marchés de l'art. C'est pourquoi sa seule existence ne suffit pas à expliquer un biais qui est propre aux comics. Il faut expliquer pourquoi ce biais n'existe pas dans d'autres marchés de même structure. </p>
<p>Une fois encore, je t'encourage vivement à prendre connaissance de la littérature existante en économie de la culture, parce que j'ai l'impression que cela te permettrait d'éclaircir un certain nombre d'objets que tu manipules. À commencer par l'économie des biens singuliers (on parle plutôt de biens d'expérience chez les économistes).</p>Sexisme et échec de marché - Une heure de peineurn:md5:cfaf40977b306f88442f892ffe9dcd062012-08-27T10:06:38+02:002012-08-27T09:06:38+02:00Une heure de peine<p>@Proteos : le problème des singularités est qu'il est impossible d'avoir une échelle qui permettent de hiérarchiser les biens : vous pouvez décrire par exemple les vins pas un jeu de caractéristiques, pourtant vous ne pouvez pas dire que le vin A est supérieur au vin B parce qu'il est plus tanique... puisque vous pouvez préférer le vin C moins tanique ! Dans le cas que vous donnez, la question est : qu'est-ce qui vous permet de dire que le Château Margaux est proche du Lafitte-Rotschild ? Un amateur de vin pourrait s'étrangler à cette idée, et un autre être d'accord avec vous. Il n'y a pas de critères de jugements préalables : ceux-ci doivent être produits. Vous pouvez ainsi vous fier à l'avis de Robert Parker par exemple, ou aux appellations, ou au conseil d'un ami, etc.</p>
<p>Les fans de comics ont déjà eu une influence autrement que par le succès commercial, comme d'ailleurs tous les publics et tous les acteurs d'un monde de l'art. Dans le cas des comics, il faut se souvenir qu'ils sont parfois en relation très directe avec les producteurs : c'est à ça que servent les conventions. Des personnages morts peuvent revivre à la demande des fans. Des pistes peuvent être abandonnées. Bref, le marché ne met pas en face-à-face des producteurs et des demandeurs qui ne se rencontrent que par le biais du prix : leurs relations sont en fait beaucoup plus nombreuses et diverses.</p>
<p>Et pour finir, il y a eu des changements importants dans les comics par le passé : entre les premières années, le gold age, le silver age, la période actuelle, etc. le changement n'a pas été rare dans cette industrie qui en a même fait son moteur. Récemment encore, DC a relancé 52 de ses titres phares, un des reboots les plus importants.</p>Sexisme et échec de marché - Proteosurn:md5:88b5796ce9d43a481fe2b085487a0bd02012-08-25T00:51:03+02:002012-08-24T23:51:03+02:00Proteos<p>Il me semble contradictoire d'affirmer que des biens sont non substituables et de dire que les gens ne savent pas les différentier. Parce que le moteur de la substitution est que pour les gens 2 biens peuvent faire à peu près la même chose: on peut choisir de rouler avec une voiture essence ou diesel, boire du Château Margaux ou du Lafite-Rotschild, lire des manga ou des comics. Le résultat est proche dans tous ces cas.</p>
<p>Je vois mal les fans avoir une influence sur de nouvelles séries de comics autrement que par le succès commercial de la série.</p>
<p>S'il n'y a pas de changements dans les topos des comics, c'est aussi que c'est un genre artistique installé. Les nouveautés artistiques cherchent souvent à se différentier en prenant un nouveau nom. En +, l'apparition d'Internet change pas mal de choses niveau publication: comme le signale notre hôte, difficile de voir apparaître xkcd autrement qu'avec le web [Quoique Geluck avec le chat...]</p>Sexisme et échec de marché - Une heure de peineurn:md5:ad0c0ae248712387496d7738a3b2dbb62012-08-24T16:58:02+02:002012-08-24T15:58:02+02:00Une heure de peine<p>Il y a une différence entre une enquête sur les stratégies marketing (quelles sont-elles ?) et une enquête sur la façon dont sont fabriquées ces stratégies : quels déterminants, quels outils, quelle influence des paradigmes du marketing, de la formation et des trajectoires de ce qui les conçoivent, des rapports de force au sein des entreprises... Peut-être qu'une telle enquête existe, je ne sais pas. Mais ce n'est pas la même chose que ce que tu évoques ici.</p>
<p>Je ne réduis pas le comic au genre, mais je dis que la question du genre y est importante. Ensuite, à partir du moment où l'on pense le comic comme un monde de l'art, il est intéressant de savoir quel public est effectivement capable d'influer sur le contenu de la production : car c'est cela la question centrale. Or, les personnes à qui tu as fait lire des mangas ont peu de poids sur la production de ceux-ci. Tandis que le fandom US a beaucoup plus de poids sur la production des comics - d'ailleurs, les fans français de comics ne sont pas du tout dans la même position et les mêmes enjeux... De la même façon que le public pertinent des mangas se trouve en fait au Japon.</p>
<p>J'ai l'impression que tu ne saisis pas bien ce qu'est l'économie des singularités. Le problème qui se pose pour tous les individus est de trouver le produit qui leur convienne le mieux sans pouvoir pour autant dire et hiérarchiser les caractéristiques qui définiraient celui-ci. Un "non-fan" qui rentre chez un disquaire n'est pas capable de dire "il me faut un groupe qui ait l'ensemble des caractéristiques A, B, C..." avec une hiérarchie de ces caractéristiques. Il doit s'en remettre à d'autres dispositifs.</p>Sexisme et échec de marché - Mathieu P.urn:md5:672d8f75919f417df9962b3d84aa2aa92012-08-24T08:04:43+02:002012-08-24T07:04:43+02:00Mathieu P.<p>Denis :</p>
<p>"Il faudrait enquêter" L'enquête est faite, tu sais : les stratégies marketing de l'édition américaine sont amplement documentées. Et elles convergent toutes dans leurs conclusions, celle d'une recherche très agressive des niches possibles. Il faut donc partir de cet existant dans notre appréciation de ce que font les éditeurs de comics. </p>
<p>Sur la socialisation, je ne suis pas convaincu par la réduction de la culture comics à un seul enjeu de genre. À vouloir voir le comic sous le seul angle du genre, je pense que non seulement tu manques d'autres éléments fondamentaux, mais en plus tu sur-estime l'enjeu symbolique pour la masse des consommateurs (qui ne sont pas le fandom, justement, il suffit de regarder l'écart entre les estimation du fandom et le tirage des comics). C'est pourquoi je pense que le manga est un point de comparaison pertinent. Et sur ce point, tu t'enfermes dans une opposition bipolaire rejet/fan. Les gens à qui j'ai fait lire Taniguchi ne sont pas tous devenu des fans, loin s'en faut. Mais cela a efficacement cassé le discours "les mangas c'est que du sexe et de la violance", ce dont on parle ici sur les comics. </p>
<p>Enfin, sur la singularité et la non-substituabilité des biens culturels, juste non. C'est dans l'autre sens que cela marche. A priori, les biens culturels sont très substituables, et les mécanismes de différenciation sont là pour réduire cette substituabilité et segmenter le marché : prix littéraires, collections, etc. Le vin est effectivement un très bon exemple. Le marché est très hiérarchisé et structuré (appellations, crus, millésimes) pour contrer le fait que dans les pratiques de consommation, l'élasticité de substitution est très, très forte. La lecture que tu donnes est celle des seuls fans, qui n'ont pas de contrainte de moyens forte. C'est une erreur profonde d'étendre les perceptions et les comportements de ces agents à un marché de masse, où la contrainte matérielle est forte. </p>
<p>À te lire, j'ai l'impression que les sociologues que tu cites ignorent à peu près tout des travaux en économie de la culture, alors justement que celle-ci est une des rares branches de l'économie à prendre en compte les travaux de la sociologie sur leur objet commun. C'est dommage.</p>Sexisme et échec de marché - Une heure de peineurn:md5:11b600dd404a81668ec304270b33d5452012-08-24T00:32:36+02:002012-08-23T23:32:36+02:00Une heure de peine<p>@Mathieu : Sur le premier, je peux simplement dire que la question est empirique, pas théorique. Il faudrait se pencher sur les modes et les instruments précis utilisés par les outsiders pour estimer l'existence ou non d'une demande. Il faudrait enquêter : c'est là que l'économie connait une faiblesse, et c'est là que la sociologie peut répondre. Je n'ai pas les moyens matériels de mener l'enquête - j'en ai déjà une sur les bras - mais j'ai essayé de donner des éléments montrant que les choses ne sont pas si simples.</p>
<p>Je pense que tu te méprends beaucoup sur la puissance de la socialisation en question : c'est beaucoup plus fort qu'un simple a priori négatif vis-à-vis du manga. Ce qu'il y a derrière, c'est un enjeu identitaire, et pas des moindres : c'est l'enjeu du genre. La violence des réactions au féminisme nous montre que ce n'est pas une question triviale pour les acteurs de ces marchés. Là encore, la question est empirique. Et je pense que les choses sont beaucoup plus claires sur ce plan là. Dans ce cas-là, les demandeurs ont peu intérêt à ouvrir leur pratique à d'autres, comme tu peux avoir intérêt à montrer du Miyazaki (et encore : tous les gens a qui tu as montré du Miyazaki sont-ils devenus fans de manga ? Il ne faudrait pas tomber dans la naïveté là aussi).</p>
<p>L'argument des proches substituts est d'ailleurs sur ce plan douteux : pour répondre à mxsz, on est proche de ce que Lucien Karpik (sociologue, pas économiste, désolé) appelle des biens singuliers, dont la caractéristique est d'être ni substituables ni divisibles en caractéristiques hiérarchisables (il prend surtout l'exemple des grands vins). Dans ce cas-là, se mettent en place des dispositifs de marché qui permettent aux individus de s'orienter. La division genrée en fait partie.</p>
<p>Quant au fait que je donnerais au marché une existence propre, ce que je dis est qu'il existe comme "monde de l'art" : il n'agit pas par lui-même, mais ce qui s'y passe est un produit collectif des différents acteurs qui s'y trouvent.</p>Sexisme et échec de marché - mxszurn:md5:7155a7fe56353c9280a147848dcd434f2012-08-23T21:53:39+02:002012-08-23T20:53:39+02:00mxsz<p>Une remarque en passant: le marché des comics a ceci de particulier qu'il a produit un segment particulier de consommateurs, les fans (la fameuse "distorsion du marché"). On en retrouve également parmi les lecteurs de journaux (cf. la société des lecteurs du Monde, les Amis de la Vie ou du Monde diplomatique, etc.) et, bien sûr, dans la musique.</p>
<p>A la différence de Proteos, je ne pense donc pas que ces produits soient interchangeables (les économistes doivent bien avoir un nom pour le type de produit -typiquement les biens culturels - qui ne sont pas interchangeables, comme les barils de lessive ?). Il me semble difficile de faire avaler du manga au fan de spiderman, même si les pratiques de lecture peuvent être complémentaires.</p>
<p>Peut-être l'explication sur l'absence d'un marché "alternatif" repose-t-elle justement sur la présence de ce segment de consommateurs tout à fait particulier, qui opte pour la "voice" et non pour l"exit". Mais à la différence de Denis Colombi, je ne suis pas sûr que ces fans constituent "la base du revenu des éditeurs". Car on ne peut pas vendre durablement un produit sur un marché de niche, sauf à vendre du luxe (exemple: les jeux de rôle. Là aussi, dans les années 80/90, c'étaient des produits assez genrés, voyez les numéros de Casus Belli, qui était pourtant une revue de qualité. Il n'y avait que des fans, presque exclusivement masculins: ça n'a jamais décollé commercialement). Il faut impérativement élargir l'assiette des consommateurs. Et donc des consommatrices. D'où quelques questions : qui sont ces lecteurs.trices majoritaires ? A-t-on des données statistiques sur les lecteurs.trices de comics ? Y a-t-il eu des études de réception ? (l'étude d'E. Maigret sur Strange doit bien avoir des équivalent aux EU, <a href="http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1995_num_13_70_2667" title="http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0751-7971_1995_num_13_70_2667" rel="ugc nofollow">http://www.persee.fr/web/revues/hom...</a>). Qu'en pensent les éditeurs eux-mêmes ?</p>Sexisme et échec de marché - Gizmourn:md5:0cfb5b02e23f40fb1846783c2d600f7e2012-08-23T21:48:20+02:002012-08-23T20:48:20+02:00Gizmo<p>Je ne connais rien aux mangas, aux comics, et aux jeux de rôles. Et pas grand chose en BD. Mais il me semble que jadis, à un temps que les moins de 20 ans (voire de 30 ou 40) ne peuvent pas connaître, Claire Bretecher était une offre solvable et crédible pour le segment féminin (et féministe, avec du bon second degré). #jdçjdr</p>Sexisme et échec de marché - Mathieu Purn:md5:44e7543574cd1332750de2227e22f4f12012-08-23T21:40:48+02:002012-08-23T20:43:31+02:00Mathieu P<p>Sur le premier point : je ne peux nier qu'il y a un effet observable de limitations cognitives chez les éditeurs installés (j'ai assez travaillé sur le livre numérique pour m'en rendre compte). En revanche, je ne suis pas convaincu que les mêmes limitations existent chez les entrants potentiels dans un secteurs caractérisé par une dynamique du marche-ou-crève et un flux important d'entrées et de sorties : ce n'est pas comme si des ouvrages à la demande problématique n'étaient pas publiés en nombre. Donc, si l'offre n'existe pas, cela doit être vraiment que même les plus désespérés des aspirants éditeurs - femmes y compris - ne voient pas de demande possible.</p>
<p>Pour moi, tu prêtes une personnalité, une intention au marché, faisant la confusion entre marché et producteurs. Il existe, aujourd'hui, des producteurs qui segmentent effectivement le marché en excluant les représentations non-typées.</p>
<p>C'est le point faible de ton argument de socialisation, dont je reconnais toute la validité (linuxien et amateur de mangas, il faudrait que je sois aveugle pour le pas le faire) : la socialisation par le marché est à mon sens assez faible - je pars ici de mon expérience du manga : faire lire du Taniguchi ou montrer du Miyazaki permet de surmonter une socialisation négative. La représentation genrée du comic est générale, mais je doute qu'elle soit beaucoup plus forte.</p>
<p>En revanche, l'argument de Proteos me paraît puissant pour expliquer pourquoi, en présence de substituts proches, même une barrière assez faible ne peut être surmontée : cela est plus coûteux que de prendre le substitut.</p>Sexisme et échec de marché - Une heure de peineurn:md5:81d22da1f37995585a309e3c6c49f4f42012-08-23T21:28:56+02:002012-08-23T20:28:56+02:00Une heure de peine<p>En effet, on sera mieux ici pour poursuivre ce débat.</p>
<p>Ta position me pose deux problèmes :<br />
- Le premier réside dans le point de départ de ton analyse qui postule que : si une demande solvable existait, il y aurait une offre ; or il n'y a pas d'offre ; donc il n'y a pas de demande solvable. A mon avis, cela laisse de côté beaucoup de problème - qui sont en fait les problèmes que l'économie ne permet justement pas de traiter à mon avis, mais passons. C'est la majeure du syllogisme ci-dessus que je critique : rien ne prouve que l'absence d'offre suffise à dire que la demande solvable n'existe pas. Pour reprendre l'exemple du billet de banque que tu as pris au début sur twitter, entre le moment où le billet tombe par terre et le moment où quelqu'un le ramasse, le billet reste bien par terre. Cette idée ne tient que si on néglige en premier lieu le temps. Mais surtout il faut aussi négliger la façon dont les producteurs prennent connaissance de la demande : en fonction des capacités cognitives, des instruments, des normes, etc. ils peuvent être plus ou moins à même de percevoir l'existence d'une demande. De là l'importance de comprendre, sociologiquement, les outils marketing mobilisés par exemple. Mais aussi les relations qui unissent producteurs et demandeurs : le modèle de Harrison White, malgré son artificialité et sa spécificité, montre qu'en prenant en compte la façon dont les producteurs sélectionnent leur stratégie, on obtient des résultats très différents. C'est pour cela que je pense que la façon dont les éditeurs voient leur demande, en particulier dans la forme dont elle s'exprime - en fandom, convention, etc. - est importante. Rien ne dit, enfin, qu'un petit éditeur ait la capacité de percevoir la demande solvable.</p>
<p>- Le deuxième point qui me gène part d'un accord : le problème est effectivement de savoir pourquoi la demande n'existe pas. Or mon propos est de dire que que le marché participe à ce phénomène : il contribue à rendre la demande en question impossible. Parce qu'il est un agent de socialisation des individus. Le fait de servir une demande masculine n'est pas simplement servir un segment de marché : c'est servir un segment de marché en en excluant un autre. Puisque le contenu servi se défini précisément en opposition au féminin (c'est là où il faut se pencher un peu plus dans le contenu des produits). En identifiant la pratique des comics avec le masculin, parce que les entreprises décident de servir ce marché là, le marché contribue rendre difficilement exprimable la demande féminine. Cela s'exprime parfois dans des choses très simples : dans un autre billet, sur le marché des jouets, je me suis posé cette question : si un producteur fait des jouets non-genrés, où vont-ils être vendus dans les magasins ? C'est là un problème de structures qui fait que la demande est modelé par l'offre. Partant de là, il faut bien s'interroger sur comment l'offre de comics non-sexistes ou s'adressant aux femmes pourraient susciter l'émergence d'une demande. Et là, une fois de plus, comprendre ce qui retient les producteurs de prendre ce risque est important.</p>
<p>Voilà, j'espère ne pas avoir été trop long.</p>Sexisme et échec de marché - Proteosurn:md5:a9215ea040072f8f0cc4036311f69bcd2012-08-23T21:09:02+02:002012-08-23T20:09:02+02:00Proteos<p>Il y a aussi un facteur de concurrence de produits proches mais pas complètement identiques. Si on n'aime pas les comics, on peut piocher dans les manga japonaises ou la BD française. Évidemment, ce n'est pas exactement la même chose. Mais si on veut éviter les stéréotypes, la BD française ne se place pas si mal: il y a pas mal de types d'histoires et de personnages. C'est nettement plus cher, mais ceux qui cherchent qqch de moins stéréotypé sont peut-être prêts à payer pour qqch de plus léché.</p>Note de lecture : Mainstream (3/3) - correcteururn:md5:e4e4f31624684e6656c37b589076ecf42011-07-17T23:16:08+02:002011-07-18T08:39:58+02:00correcteur<p>- ces défauts m'auraient fait abandonné (=>er)<br />
- me sentir passablement foulé (=>floué)</p>
<p>De rien.</p>
<p><strong>Mais quelles horreurs je laisse passer ! Merci pour vos corrections.</strong></p>Note de lecture : Mainstream (3/3) - Mathieu Purn:md5:14822de8ceb6bcce4c790766d8f98a182011-06-16T23:38:59+02:002011-06-16T22:38:59+02:00Mathieu P<p>Oui, j'avais vu, j'ai juste eu la flemme d'adapter ça à mon cas, c'est-à-dire à Ubuntu avec un Adobe Edition tournant sous Wine (suite à une mise à jour foireuse, je ne peux plus démarrer sous Windows, alors que la partition est présente, problème de MBR).</p>Note de lecture : Mainstream (3/3) - N.urn:md5:58bb383f7db0fcc73f6b0ebfc3e75a792011-06-16T21:40:07+02:002011-06-16T20:40:07+02:00N.<p>Pour se débarrasser de la protection il y a un mode d'emploi par ici : <a href="http://korben.info/fnac-supprimer-drm-ebook.html" title="http://korben.info/fnac-supprimer-drm-ebook.html" rel="ugc nofollow">http://korben.info/fnac-supprimer-d...</a> (c'est vers le bas de l'article)</p>