Notes d'un économiste - Mot-clé - C2i2021-05-21T15:18:09+02:00Mathieu Peronaurn:md5:939382452da12601e54815d01228196fDotclearApprentissage papier et apprentissage digitalurn:md5:749564a2bd38802b22846f33118f3e652015-04-22T11:48:00+02:002015-04-22T11:48:00+02:00Mathieu P.EnseignementC2iInformatiqueInnovationLiseuseLivre numériqueUniversité<p><strong>j'ai vu passer au cours des derniers mois plusieurs études prétendant établir que le papier et l'écriture manuscrite favorisent plus l'apprentissage que les supports numériques. Je n'ai pas d'avis sur le sujet mais il me semble que les fondements méthodologiques de ces études sont très discutables.</strong></p> <p>Prenons comme exemple l'<a href="http://pss.sagepub.com/content/early/2014/05/21/0956797614524581" hreflang="en" title="The Pen Is Mightier Than the Keyboard">étude</a> relayée par <a href="http://marginalrevolution.com/marginalrevolution/2015/04/why-you-should-take-notes-by-hand-not-on-a-laptop.html" hreflang="en" title="Why you should take notes by hand — not on a laptop">Alex Tabarrok</a> et <a href="http://www.vox.com/2014/6/4/5776804/note-taking-by-hand-versus-laptop" hreflang="en" title="Why you should take notes by hand — not on a laptop">Vox</a> (je donne les trois lien parce que la manière dont l'étude est interprêtée est importante). Cette étude montre que des étudiants prenants des notes à la main répondaient mieux à des questions conceptuelles que des étudiants prenant des notes sur un ordinateur portable. Le mécanisme serait que les étudiants écrivant à la main reformulent, et donc intègrent, ce qui est dit tandis que ceux qui ont un ordinateur font plutôt du <em>verbatim</em>.</p>
<p>Implicitement, on fait l'hypothèse ici qu'un des deux groupes est le groupe de traitement (mettons ceux qui utilisent des ordinateurs), tandis que l'autre est un groupe de contrôle. Sauf que ce n'est pas un bon groupe de contrôle. L'ensemble des étudiants, quelle que soit la technologie qu'ils utilisent actuellement, ont appris à lire et à écrire sur papier, et n'ont probablement commencé à utiliser un ordinateur que beaucoup plus tard (en particulier pour la prise de notes en cours). Et il est douteux que baucoup d'entre eux aient pris des cours formels de sténographie ou de typographie.</p>
<p>On compare donc des étudiants qui utilisent la technologie commune de référence pour l'apprentissage, et qui ont investi essentiellement dans celle-ci, à des étudiants qui ont investi dans une deuxième technologie en complément de la première. Il ne doit donc pas être étonnant que les seconds soient marginalement moins efficaces que les premiers sur un certain nombre de dimensions.</p>
<p>Maintenant, si on voulauit faire une expérience contrôlée propre, il faudrait que celle-ci porte sur des étudiants qui ont appris a écrire au clavier en même temps et avec le même volume horaire que pour l'écriture manuscrite, et qui ont appris à lire autant sur écran que sur papier. Et encore ne surmontera-t-on pas le fait qu'on n'a pas encore conçu de livre numérique susceptible de résister longtemps à ce que supportent les livres cartonnés destinés à la petite enfance.</p>
<p>En l'état, ce qu'on mesure, c'est avant tout que les étudiants ne sont pas correctements formés à l'utilisation des outils numériques dans un cadre éducatif. Ce qui, franchement, est tout sauf une surprise.</p>Il n'y a pas que chez nousurn:md5:984ea3932c3c3e10ff184acbd243241a2010-08-29T21:48:00+02:002010-08-29T21:48:00+02:00Mathieu P.EnseignementC2iInformatique<p><strong>Il y a <a href="http://www.leconomiste-notes.fr/dotclear2/index.php/post/2008/11/20/126-le-c2i-exemple-du-mal-fonctionnement-de-l-enseignement-universitaire">quelque temps</a>, j'expliquais en quoi l'enseignement de l'informatique tel qu'il est actuellement mis en place dans l'enseignement français souffrait de profonds problèmes de conception et de mise en pratique. Un <a href="http://economist.com/blogs/babbage/2010/08/computing_schools?fsrc=scn/fb/wl/bl/computingnotword" hreflang="en">billet</a> du blog consacré à la technologie de <em>The Economist</em> indique que les mêmes problèmes se posent outre-Manche.</strong></p> <p>Le constat fait par le chroniqueur de <em>The Economist</em> est essentiellement identique au mien : l'enseignement de l'informatique dans le secondaire ou le supérieur se réduit le plus souvent à l'acquisition de routines d'utilisation de certains logiciels précis (mise en page sous Word par exemple) sans accès aux connaissances qui seraient véritablement utiles aux étudiants.</p>
<p>L'auteur du billet fait remarquer à juste titre que ce que l'on veut enseigner, ce ne sont pas de vagues compétence de secrétariat amateur mais une compréhension du fonctionnement d'un ordinateur. Et que pour se faire, l'initiation à la programmation semble un outil incontournable. Après tout, c'est le type de méthode employé dans toutes les autres matières : acquérir des connaissances et faire des exercices sans utilité pratique immédiate mais permettant de comprendre les fondamentaux de la matière et de la manière dont elle aborde les problèmes de son domaine. Pourquoi n'est-ce pas le cas ? Le manque de noblesse de l'informatique en tant que discipline académique ne me convainc qu'à moitié.</p>